Pour ma fille Victoire
Ma fille a vingt ans, quel ravissement!
Te voila une femme, ma petite fille
La vie s’offre à toi et tu as le temps
Pense a profiter sans te faire de bile
Laisse les Cassandres aux faiseurs de guerre
Fais de la musique, découvre le monde
Si tu as le temps, écris quelques vers
Ecoute les Muses, danse sur les Ondes
Puis un jour viendra, tu verras le Ciel
s’ouvrir à tes yeux en mille étincelles
Tu seras curieuse, tu seras joyeuse
La vie bien souvent est douce et amère
Sache qu’ici bas tout est éphémère
Fais comme Sysiphe, va cueillir des fleurs.
A.D.
Cette vie, parfois, est lourde de peine
Un peu comme un fleuve chargé de boue
Tu aimerais tellement être plus sereine
Toi ma chère amie au visage doux
Cesse de pleurer ce qui est perdu
Ferme cette pluie au ciel de tes yeux
Veux tu que ton coeur soit tout vermoulu?
Et que ton sourire soit comme un adieu?
Je te tends la main moi cet inconnu
Ton chagrin me touche et je te comprends
J’ai connu aussi beaucoup de tourments
Fais de chaque jour un jour de gagné
Jouis de tout ton âme et à chaque instant
Je dirai à Dieu qu’il te soit Clément.
Une bruine brumeuse tombe sur l’horizon
Saint-Malo disparait et Cézembre se perd
Il pleut sur ces rochers et je me sens breton
Cette pluie fait chanter les elfes des bruyères
Je m’assoie sur un banc Je regarde la mer
Comme Chateaubriand je me sens reposé
Je suis comme un rocher aux allures altières
Je sens couler la pluie, Ô si douce rosée
Je me sens bien ici, j’aime cette Bretagne
Qui vient ouvrir les portes de la Normandie
Qui salue Saint Michel et l’illustre montagne
Dont la flèche vient flirter avec le Paradis
J’aime les matelots qui s’en vont au levant
Pour braver l’Océan et reviennent jamais
J’aime les matelots dans les vagues et le vent
Qui chantent à pleine dent la main sur le chapelet

L’amour s’envole vers le ciel
Et les éclairs se font Lumière
L’amertume prend le goût du miel
Les anges chantent des prières
Le Miracle a encore eu lieu
Aucune force ne peut lutter
Pas même les anges pas même les dieux
Devant l’Amour chacun se tait
Deux êtres s’aiment et c’est le monde
Qui s’arrête alors de tourner
Pour regarder danser la ronde
Des amants en train de s’aimer
Et les Etoiles dans les cieux
Illuminent alors leurs yeux clairs
Ils s’aiment d’un amour merveilleux
Que seule la Mort pourra défaire
Chateaubriand veille sur toi, O Saint Malo
Au sommet du Grand Bé, il contemple les flots
Les ramparts de la ville de granit et de sable
Font de toi un vaisseau à jamais imprenable
Tu es fier et solide mais derrière tes murs
On y chante, on y danse et les cœurs y sont purs
Et ça parle Bretons et ça sent le Corsaire
La fantôme de Surcouf se promène dans les airs
En face il y a Cézembre, un repère de marins
Une île abandonnée au trois quart du terrain
Où règne un Robinson, un enfant de la Côte
Qui distribue du Rhum à chacun de ses hôtes.
Je m’en vais St Malo avec le cœur bien gros
Je suis a marée basse, je me sens matelot
Sur un mauvais grément embarqué malgré lui
Triste d’abandonner sa Cité, sa Patrie
A Federico Garcia Lorca et à Nicolas.
Le vieux gitan savait qu’il était temps pour lui
De retrouver sa terre et sa cosmologie
Face aux beaux palais d’ors d’ocres et de rouges sang
Face aux jardins sacrés sous la lune d’argent
Le gitan bien que pauvre n’avait besoin de rien
Il avait la beauté, l’amour et le bon vin
Il avait ses enfants et ses petits enfants
Il était patriarche et fier de son sang
Il parlait à la Lune, il pleurait en chantant
Ses amis disparus, ses amours malheureux
Il était souvent triste mais toujours valeureux
Il prenait sa guitare et jouait au gré du vent
Et il chantait Grenade sous la grand voute bleue
Où des millions d’étoiles faisaient briller ses yeux
Mi mondaine mi démon, tu emmènes mon âme
Au bord de l’Achéron, je sens déjà les flammes
Et je brûle en dehors et je fonds en dedans
Je sens monter en moi la sève du Volcan
Ô Amie ma déesse, Ô amie mystérieuse
Je veux boire ton venin à ta bouche rieuse
Je veux que tu m’enivres de ton alcool puissant
Et boire à ton Calice jusqu’au soleil levant
Et puis je partirai comme un adolescent
J’irai l’âme ravie, rajeunie de vingt ans
Tu seras avec moi jusqu’à la fin des temps
Donne moi ma jolie toutes ces émotions
Pour écrire le Poète doit plonger son crayon
Dans l’encre douce-amère du fruit de la passion.